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requiem pour le bal des pianos
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Malheureusement c'est vrai. Il suffit de lire les quelques lignes sur le site Internet officiel pour apprendre que les gens qui étaient à la Guillotine vendredi 28 mars ont eu la chance de participer au dernier « Bal des pianos».
Qu'est-ce que c'était que ce « Bal des pianos »?
Effectivement le nom ne dit rien si on n'a pas participé au moins une fois à cette défilé ou parade folle, magique, pataphysique, « fatrastique », qui se déroulait tous les quinze jours au cœur de la banlieue artistique de Paris. Montreuil, le village : sur l'espace ouvert de la Guillotine les danses pour la fête des villageois métropolitains qui se donnaient rendez-vous pour attendre ensemble le lever du soleil, dans une escalade de poésie libre, performances, musique et improvisation. Spirale hypnotique. Le comptoir. Les habitués. Un bar qui rappelle un entrepôt, plusieurs salles dont deux en plein aire. Pour chaque salle une découverte et un événement différent. Un homme masqué, un accessoiriste en dispute avec ses coulisses, une énorme turbine cinématographique, danseuses et rhabdomancien de l'esprit: voilà les illuminations, les éclatements de réalité qu'on a vu l'année passée à la Guillotine. Arrosé par la bière, bien sûr, on est arrivé aussi à réaliser des sculptures de marbre pendant la soirée et à les transporter à l'intérieur au petit matin. Enfin le 28 mars: dernier Bal des pianos. Requiem pour les cœurs sensibles. Requiem pour les gorges des poètes alcooliques. Requiem créatif d'improvisation et de performance: le jazz et les combinaisons musicales classiques de la guillotine entre folk, world music, accordéons et tambours. BernaRdo Bernardella, Les BerNardini, TAra Banda, Gallina La LuPa, Gaël HoRellou Quartet, DjouMo, Cie PequOd, Plug in Circus: et c'est presque impossible de donner une idée des performances de chaque groupe, tellement ils ont joué ensemble, dans le même « unicum ». Ce qui a toujours fait la force et l'attraction magnétique de la poésie excitée et désespérée à la fois des nuits à la Guillotine. Une charrette qui distribuait aux gens les gueules "toutes dimensions" de Johnny Hallyday. Un bidon-perfusion de vin : l’esprit du Bal des pianos était ce qu'on attend de Paris. Le goût rétro pour la musique et la danse. Le goût pour une folie d'autre temps. Et on n'exagère pas si on dit que la vie des noctambules parisiens perd un patrimoine et qu'un espace vide reste dans les vendredis soirs parisiens. C'est dommage, aussi si la nouvelle programmation du bar rue de Robespierre a été changée en théâtre, performances, salle de répétitions, dégustations. Un tour dans les pages du site Internet vaut bien le coup, aussi si on se rappelle très bien du bouche à oreilles de l’année dernière, seul système de propagation des "soirées Guillotine".